Propos recueillis par Caroline Segoni, retrouvez la sur son blog graines de baroudeurs.
Mardi 11 heures, nous avons rendez-vous avec un entrepreneur auvergnat installé sur l’agglomération clermontoise. Le bruit de la scie circulaire guide nos pas jusqu’à l’entrée de l’atelier de Benjamin Butler. Casque anti-bruits sur les oreilles, sourire aux lèvres, ce trentenaire nous accueille au sein de son antre en pleine effervescence devant laquelle est stationné son compagnon de travail, un vélo Yuba Spicy Curry. Immersion instantanée dans l’univers de ce passionné qui manipule le bois et son deux roues avec une aisance si naturelle qu’on lui a demandé de nous confier son secret…
De l’Egypte à la France, en passant par l’Angleterre
Véritable couteau suisse, Benjamin explique qu’en ayant grandi au Moyen-Orient jusqu’à ses 12 ans, il fut amené très tôt à aider son père à réparer notamment des automobiles, voire même à les fabriquer à partir d’épaves pour pallier le manque de magasin et d’accessoires sur place. « Je me revois en train de construire un 4×4 pour partir en bivouac dans le désert en famille ! ». Du haut de ses 37 printemps, travailler avec ses mains semble une évidence pour celui qui bricole au quotidien pour les autres et lui-même. À l’image de sa scie, qu’il a équipée de deux roues de draisienne, afin de la déplacer aisément au sein de son atelier ou sur ses chantiers.
Ses études le prédestinaient pourtant à une autre voie. Étudiant en économie, Benjamin Butler s’occupe sur son temps libre d’un petit garçon dont les parents sont architectes. Il devient rapidement leur assistant : « Je suis tombé dans la marmite, ce domaine m’a tellement intéressé que j’ai validé un diplôme d’architecte d’intérieur à Londres dans la foulée ». Pendant cinq ans, il est missionné pour être le lien entre les cabinets d’études et les concepteurs de prototypes. « J’ai beaucoup voyagé pour répondre aux demandes d’une clientèle internationale en matière d’agencement de magasins, d’optimisation d’espaces et de rangement d’infrastructures ». Il nous confie avoir apprécié ce métier mais que « l’envie de mettre les mains dans le cambouis étant plus forte, je suis rentré pour intégrer les compagnons de France en 2009 ».
Diplôme en poche, Benjamin s’installe à son compte en Auvergne sur le terrain familial qui voit grandir sa quatrième génération actuellement. « Avec mes neuf salariés, nous avons développé l’activité avant d’être malheureusement frappé par la mauvaise conjoncture ».
Benjamin est à présent menuisier-agenceur intérimaire. Depuis son atelier, il se plaît à créer et personnaliser des objets adaptés aux besoins des professionnels avant de les livrer et les installer. « J’ai par exemple accompagné le magasin Cyclable de Clermont-Ferrand dans l’équipement de son nouveau magasin en centre-ville. Je suis ravi de pouvoir concilier le côté ultra moderne de certaines créations avec des assemblages traditionnels ».
Se mettre en selle et trouver le juste tempo
Lors de sa collaboration avec Cyclable, l’équipe lui propose d’essayer un vélo cargo de la marque Yuba, plus précisément le modèle Spicy Curry. Depuis deux ans, ce deux roues est le fidèle compagnon de travail de Benjamin : « J’ai rapidement adopté ce vélo rallongé, imaginé par des Américains souhaitant transporter leur planche de surf sur les plages de la Côte Ouest. Le coup de génie de Yuba est d’avoir pensé à équiper les vélos cargos du meilleur moteur existant sur les VTT, rendant leurs vélos robustes, fiables et facilement manipulables ».
Yuba Spicy Curry, partenaire de travail
Le vélo cargo électrique Yuba Spicy Curry fait partie de la grande famille des cargo-bikes : bi-porteur, triporteur, longtail, bucket bike. « Sa conduite se rapproche de celle d’un vélo classique, avec l’avantage de posséder des capacités de transport exceptionnelle pouvant atteindre 136 kg ».
« Equipé d’un moteur Bosch PowerPack 500 Wh, de 10 vitesses, je suis à l’aise pour évoluer sur Clermont-Ferrand et son agglomération, réputée pour ses reliefs ! Eté comme hiver, ma batterie me permet en moyenne de rouler entre 60 et 80 km » nous explique t-il en précisant que ce chiffre varie suivant le dénivelé du trajet.
Du roller au vélo cargo
Benjamin, aujourd’hui particulièrement enthousiaste à l’évocation de son vélo Yuba Spicy Curry comme mode de transport au quotidien, sourit lorsqu’il nous explique que sa passion pour le vélo est finalement récente. « J’étais plutôt branché roller depuis mes 15 ans. Je connais par cœur les trottoirs clermontois que j’arpentais pour me rendre à l’école contrairement à d’autres qui préféraient le scooter ou la mobylette ». Adolescent, il affiche déjà son envie d’une autre forme de mobilité, d’une place à réserver aux alternatives non motorisées.
« Je ne suis pas un cycliste dans l’âme mais le constat simple d’un problème de fluidité dans les transports, des grèves, d’un manque stationnement pour les véhicules conduisant à des amendes à répétition et d’un entretien onéreux m’ont amené à revoir mon organisation ainsi que mon moyen de locomotion professionnel ». Un investissement dans un vélo cargo qu’encourage activement Benjamin dans sa sphère personnelle et professionnelle : « J’ai réussi à convertir ma femme de laisser les transports en commun pour se rendre à son travail avec un vélo à assistance électrique alors qu’elle circulait ainsi depuis 15 ans ! J’accompagne actuellement mon boucher vers ce mode de déplacement pour son activité ».
L’entrepreneur ajoute qu’au-delà d’une enveloppe financière optimisée, le bien-être ressenti en pédalant tous les jours pour se déplacer à titre personnel ou exercer son activité à vélo, emmener les enfants à l’école ou à leurs activités, déposer un collègue à la gare devrait être testé par tous. « Avec le vélo, vous êtes indépendant, vous maitrisez votre temps de trajet en vous faufilant partout, quel que soit le trafic, et gérez votre budget ».
Exercer son activité avec un vélo cargo Yuba
Dès notre arrivée à son atelier, la remorque vélo accrochée à l’arrière de son Yuba Spicy Curry attire notre attention : « Je l’ai fabriqué à partir d’un kit carry freedom de The Y large pour me permettre d’avoir une caisse d’1m90 par 64 cm, complètement modulable pour m’approvisionner et livrer mes clients ». L’entrepreneur essaie de réconcilier les problématiques de temps, la gestion écologique des déchets et le respect de l’environnement au quotidien : « Mes interventions à vélo en hyper-centre de Clermont-Ferrand sont aujourd’hui extrêmement fluides et me permettent d’être attentif à mon empreinte carbone ».
Mener son travail de menuisier en deux-roues est une évidence pour celui qui affirme pouvoir ainsi transporter un matériel plus large qu’avec un camion. « Le vélo, contrairement à une voiture ou une camionnette, m’a ouvert de nouvelles perspectives. Je peux préparer tranquillement les commandes depuis mon atelier, assembler des meubles de toute taille, comme des caissons de cuisine, et les livrer chez mon client, prêts à être posé ! Ma remorque, complètement modulable, me permet de transporter des objets insolites comme un vespa, un dressing ou des cartons jusqu’à 150 kg ».
Benjamin ajoute que le chargement à l’arrière est particulièrement confortable pour lui. « Le long porte-bagages du Spicy Curry me permet d’emmener ma caisse à outils, du matériel, des cartons et d’emmener petits et grands en balade. Regardez les chars romains : si nos anciens y avaient pensé, c’est une évidence que de reproduire ce schéma ! ».
Le regard de ses clients et partenaires
Circuler à vélo : une image positive
« J’ai un effet homéopathique sur mes clients qui sont fiers de nos collaborations et en parlent dans leurs réseaux ! » affirme le jeune entrepreneur qui ne tarit pas d’éloges sur le profil sportif et écologique que confèrent les déplacements à vélo. « Tout le monde souhaite que la planète se porte mieux ».
Autre aspect noté : « Quand je manœuvre avec ma remorque vélo, les passants me proposent spontanément leur aide ! ». Quant à la cohabitation avec les automobilistes, Benjamin se veut rassurant : « L’essentiel est d’être visible en tant que conducteur tout comme notre deux roues et chargement. L’accueil réservé est positif ».
Porte parole puy dômois
« Beaucoup de personnes n’ont pas encore compris la force de frappe d’un vélo pour leur activité » souligne celui qui devient ambassadeur auprès des jeunes entrepreneurs à la Chambre de Commerces et d’Industries du Puy-de-Dôme avant de pointer l’amortissement rapide de ce mode de transport et d’activité, la faible enveloppe budgétaire liée à l’entretien : « Charger ma batterie ne représente même pas le prix d’un café hebdomadaire. De réels atouts pour une entreprise, sans oublier l’image positive développée naturellement par le vélo ! ».
Avant de conclure que « le vélo à assistance électrique enlève le côté Hulk de l’effort du deux roues imaginé par certains. Essayer de vous déplacer à vélo, vous verrez aussitôt que c’est bon pour votre esprit et corps ! ».
Bonjour,
Il existe pas mal d’entreprises à vélo, rejoignez l’association les Boites à vélo !
Nous nous sommes jardiniers à vélo avec 3 Yubas à Paris !
N’hésitez pas à nous contacter si vous avez besoin de conseils
Bonne continuation
Bonjour je suis barbier auriez vous un vélo adapté à ce genre de métier question farfelu mais qui c est merci
Bonjour David ! Tout est possible vous équipez les vélos Yuba comme cela vous arrange. Nous développons actuellement une gamme plus professionnelle, même si je pense qu’un équipement classique peut suffire. N’hésitez pas à développer votre demande sur notre formulaire de contact. Merci 🙂